Quelle équipe est capable d'enchainer une victoire 7-0 et une défaite 6-2 à 8 jours d'intervalle ? L'Ajax bien sûr. La même équipe qui va battre Hambourg ou la Fiorentina en Coupe de l'UEFA mais qui arrive à se faire éliminer par le FC Volendam en Coupe des Pays-Bas. La même équipe qui lutte encore pour la deuxième place mais qui arrive à se faire démolir 5-2 chez le sc Heerenveen ou 4-1 chez le Vitesse Arnhem. Alors certes, le PSV est meilleur que Willem II, mais pour autant, le club d'Eindhoven, battu à l'aller 4-1, n'avait pas 9 points de retard sur l'Ajax pour rien. Mais les amstellodamois sont décidément bien trop irréguliers et faibles mentalement, et après avoir engrangé 22 points en 8 matcheehs, ce n'est finalement qu'à peine surprenant qu'ils subissent maintenant leur plus grosse défaite de la saison...
Le timing est d'ailleurs « parfait » : hier, AZ et le FC Twente ont perdu. Au coup d'envoi de ce match, l'Ajax était donc le dernier club qui pouvait encore espérer empêcher AZ d'être champion, dans un scénario certes très improbable. Mais sachant que le prochain match d'AZ est à l'ArenA, une victoire sur le PSV aurait permis à l'Ajax d'au moins semer un léger vent de panique du côté d'Alkmaar, qui a toujours en tête la fin de saison 2007. D'après Marco van Basten, il n'a pas du tout été question de la première place avant la rencontre, puisque seule la seconde place lui paraissait être un objectif réaliste. Et la défaite de Twente hier permettait donc à l'Ajax de s'en emparer avec 2 points d'avance.
Bref, l'Ajax avait la pression au coup d'envoi, et on ne sait pas si c'est ça qui a fait sombrer l'équipe, mais toujours est-il qu'elle a été catastrophique pendant les 75 dernières minutes de ce match face au PSV. Le quadruple champion des Pays-Bas, cinquième au coup d'envoi, a marqué de précieux points dans sa course pour essayer d'arracher malgré tout la deuxième place et la Ligue des Champions, et a du même coup offert son trône à AZ qui est devenu champion devant la télé.
Mais passons au match proprement dit : l'Ajax a bien démarré, avec la même équipe que contre Willem II, si ce n'est que Vermaelen de retour après sa suspension a mis Vertonghen sur le banc. Cvitanich et Oleguer ont ainsi eu des occasions. Mais le match a vite basculé à l'avantage du PSV, après un gros quart d'heure. Sans doute au moment où Vermeer a repoussé une frappe lointaine de Dzsudzsak et a ensuite tenté de rattraper le ballon dans les pieds de Salcido, qui s'est lancé avec succès dans un magnifique plongeon puisque Vermeer lui a touché le pied. Penalty donc. Vermeer a très bien repoussé la tentative de Simons, mais ensuite, la défense de Willem II la semaine dernière n'avait plus rien à envier à celle de l'Ajax aujourd'hui...
Quatre minutes plus tard, sous l'œil bienveillant d'Aissati et Enoh, Mendez décoche une frappe qui fait mouche avec l'aide du poteau : 1-0, 22e. A peine 10 minutes plus tard, tout le secteur défensif est à la rue si bien qu'Afellay peut marquer facilement après que Vermeer ait repoussé une première frappe : 2-0, 31e.
Le milieu de terrain ayant en fait complètement perdu la bataille, Marco van Basten a alors remplacé Anita par Vertonghen. Erreur fatal. Le Belge, dont la place de titulaire a été remise en question lors de son absence pour blessure, a en fait offert le troisième but au PSV : une passe en retrait pour Vermeer complètement ratée et donc facilement interceptée par Amrabat : 3-0, 41e. Heureusement, Vertonghen s'est rattrapé peu après en réalisant une très belle passe pour Suarez qui a ainsi réduit le score à 3-1 juste avant la mi-temps. Quelques minutes avant le 3-0, Emanuelson était sorti sur civière après avoir été fauché par l'arrière par Afellay, qui rate décidément rarement une occasion d'exprimer son aversion pour l'Ajax.
En seconde mi-temps, l'Ajax avait encore un peu d'espoir de revenir au score, mais ils ont vite été enterrés par l'ancien ajacide Culina, qui a traversé sans aucune difficulté le flanc gauche de la défense, alors gardé par Sulejmani et Oleguer : 4-1. La suite du match est alors vraiment anecdotique : un coup-franc de Dzsudzsak qui laisse Vermeer de marbre pour le 5-1, une réduction du score par Sulejmani superbement lancé dans le dos de la défense par Aissati, et enfin, un sixième but encaissé sur un contre conclu par Bakkal et initié par une mauvaise passe d'Enoh. Bref, une prestation absolument affligeante qui met l'Ajax dans une position délicate pour aborder la fin du championnat. Mais vu l'ampleur de la débacle, il ne serait pas surprenant que l'Ajax arrive à se reprendre, comme on a déjà pu l'observer après les deux autres raclées de cette saison...