Ce Klassieker était un peu le match de la peur : après la déception de l'élimination en Ligue des Champions et les piètres prestations récentes en Eredivisie, nul doute qu'une défaite contre Feyenoord à l'ArenA aurait acté une crise sportive, en plus des troubles institutionnels liés à la démission d'Overmars. Mais au pire, on ne peut donc parler encore aujourd'hui que de feu qui couve... Et ce contrairement à ce qui s'est passé avant le coup d'envoi : une énorme banderole en hommage au hooligan Carlo Picornie, décédé il y a 35 ans lors de la "bataille de Beverwijk" qui a opposé les hooligans des deux clubs, a pris feu à cause des fumigènes du F-Side...

Une fois l'incendie éteint, le match a pu commencer avec quelques minutes de retard et avec l'équipe type au niveau des joueurs de champ ajacides. Et face à Feyenoord, cette équipe a livré une prestation du même acabit que contre les modestes Go Ahead Eagles, RKC Waalwijk ou sc Cambuur, voire peut-être pire. André Onana a ainsi pu maintenir sa moyenne de 2 buts encaissés pour son quatrième match d'Eredivisie : on ne sait pas si ce n'est qu'une coïncidence ou s'il a perdu son niveau et/ou s'il organise moins bien sa défense que Remko Pasveer, mais toujours est-il qu'il n'a eu besoin aujourd'hui que de 28 minutes pour encaisser autant de buts que Pasveer lors de ses 1130 premières minutes de championnat... Sur le premier but, il pourtant fait une parade suite à un contre de Feyenoord mais ne peut sauver la reprise, et sur le second, Berghuis fait une passe en retrait en guise d'offrande pour son ancien club. Entre deux l'Ajax avait tout de même égalisé, là aussi en 2 temps : une frappe de Gravenberch est repoussé sur Haller, qui a alors marqué son 20e but de la saison.

Même si ça reste très relatif, l'Ajax a mieux joué en seconde mi-temps, avec Klaassen à la place d'Álvarez, en mettant un peu plus la pression sur son adversaire et a au moins eu le mérite de ne rien lâcher. Cela a fini par payer puisqu'après des têtes de Timber et Brobbey finissant respectivement sur la trasnversale et hors du cadre, c'est Tadić qui a égalisé sur un beau coup-franc à la 78'. Et quelques minutes plus tard, à moins de 5 minutes de la fin du temps réglementaire, Antony a délivré le stade en concluant au point de penalty un centre en retrait de Tagliafico. L'argentin était rentré un quart d'heure plus tôt à la place de Blind, rentré directement au vestiaire, manifestement agacé...

En plus d'être l'Homme du Match, Antony a surtout été l'homme qui a animé la fin du match durant laquelle le score en est resté là. Après avoir déjà écopé d'un carton jaune pour avoir retiré son maillot en guise de célébration de son but, lui mais en fait surtout Tadić ont sorti un numéro de comiques pour gagner du temps dont le brésilien est finalement sorti avec un carton rouge : blessé lors d'un choc dans les arrêts de jeu, il s'effrondre en dehors du terrain, se relève pour revenir sur la pelouse et son capitaine se précite alors sur lui pour le faire tomber ! L'arbitre, offre alors un deuxième carton jaune à Antony, tandis que Tadić s'en est sorti indemne, contrairement à la cheville du brésilien, en béquilles après le match...

Et c'est à peu près sur cette action peu glorieuse que s'est terminée cette rencontre animée mais pas d'un gros niveau. C'est la première fois depuis que l'Eredivisie existe que les lanciers remportent 3 matchs de suite en marquant après la 85e minute. L'Ajax peut ainsi se gargariser de belles statistiques sur son rival historique, qui n'a plus gagné à l'ArenA depuis le 28 août 2005, soit il y a déjà 17 ans. C'est d'ailleurs la 7e victoire de suite à l'ArenA, et la 6e tous matchs confondus puisque la dernière défaite contre Feyenoord est l'infâme 6-2 de janvier 2019. Le club de Rotterdam, troisième, est ainsi relégué à 11 points. Mais le PSV reste toujours en embuscade avec 2 points de retard et vu la forme actuelle, on peut vraiment se demander si l'Ajax va arriver à tenir encore 7 matchs. Surtout que le prochain est un périlleux déplacement à Groningue, où l'Ajax reste sur 2 défaites. A suivre après la trêve internationale...